Un hacker n’est pas un pirate informatique (cracker)

La grande différence entre un hacker et un pirate (cracker) est donnée ci-dessous par deux auteurs de référence : Eric Steven Raymond et Manuel Castells.

Comment devenir un hacker ?

Extrait d’un article de Eric Steven Raymond en 2001 :

Il existe une communauté, une culture partagée, de programmeurs expérimentés et de spécialistes des réseaux, dont l’histoire remonte à plusieurs décennies aux premiers mini-ordinateurs, et aux premières expériences de l’ARPAnet. Les membres de cette culture ont créé le mot « hacker ». Des hackers ont créé l’Internet. Certains ont fait du système d’exploitation Unix ce qu’il est aujourd’hui. D’autres animent Usenet. D’autres encore font tourner le World Wide Web. Si vous faites partie de cette culture, si vous y avez contribué et si d’autres personnes qui en font partie savent qui vous êtes et vous considèrent comme un hacker, alors vous êtes un hacker.

[…]

La différence fondamentale est la suivante : les hackers construisent les choses, les crackers (pirates) les démolissent.

Si vous voulez devenir un hacker, poursuivez cette lecture. Si vous voulez devenir un cracker, allez lire le newsgroup alt.2600 et préparez-vous à faire 5 ou 10 ans de prison, après avoir découvert que n’êtes pas aussi intelligent que vous le pensez. C’est tout ce que j’ai à dire des crackers.

Pour répondre à la question du départ, la différence entre un hacker et un pirate : les hackers construisent les choses alors que les pirates les détruisent.

L’esprit des hackers

Extrait d’une interview de Manuel Castells faite par le journal Le Monde ( date inconnue ) :

Vous insistez sur « l’esprit hacker » qui a marqué les premières années du Net. Que reste-t-il de cette culture ?

Par « hackers », je veux parler des passionnés d’informatique qui inventent et innovent pour le plaisir, pas des crackers (pirates) qui font du mal. Je crois qu’il reste énormément de choses de la culture originelle d’Internet. Le fonctionnement même du Web, par exemple, se fait encore avec des logiciels à codes ouverts mis en place par cette communauté. Deux tiers des serveurs du monde utilisent le système Apache, développé et maintenu par un réseau coopératif d’informaticiens. A l’inverse, les pratiques de Microsoft me semblent aller à l’encontre de cette culture. Microsoft est une entreprise géniale pour la commercialisation, sans innovation.

Mais ce qui me paraît plus fondamental, c’est que la « culture hacker » imprègne aujourd’hui une grande partie de la société. Elle se diffuse auprès des nouvelles générations et pas uniquement dans des domaines technologiques. Les organisations non gouvernementales (ONG) en sont une bonne illustration. Elles déploient des capacités d’innovation formidables pour arrêter la pauvreté en s’affranchissant des pesanteurs technocratiques des gouvernements. Plus une société est une société d’information et d’économie de la connaissance, plus la capacité d’innover à l’intérieur du système, avec des moyens créatifs, est importante. C’est ça la culture héritée de l’éthique des hackers.

Lire la suite : l’éthique du hacking par différence avec celle des pirates (crackers).